Sur "La lutte pour la reconnaissance"

Posted on April 3, 2017

Quelques notes sur un ouvrage d’Axel Honneth, philosophe allemand disciple de l’École de Francfort et de sa philosophie critique, La lutte pour la reconnaissance.

Résumé

Hegel

Mead

Autres approches

Reconnaissance et lutte sociale

Reconnaissance et vie éthique

Le rapport à soi

mode de reconnaissance solicitude personnelle considération cognitive estime sociale
dimension personnelle affects et besoins responsabilité morale capacités et qualités
forme de reconnaissance relations primaires (amour) relations juridiques (droits) communauté de valeurs (solidarité)
potentiel développement généralisation, concrétisation individualisation, égalisation
relation à soi confiance en soi respect de soi estime de soi
forme de mépris sévices, violences privation de droits, exclusion humiliation, offense
forme d’identité menacée intégrité physique intégrité sociaele honneur, dignité

Dynamique des luttes et morale

Discussion

Je vois dans le livre d’Axel Honneth une tentative, à mon sens réussie, pour fonder les luttes sociales sur quelque chose qui ne soit ni une pure lutte d’intérêts antagonistes, ni une téléologie de type marche de l’Esprit ou sens de l’Histoire. En s’appuyant sur le travail d’anthropologues, psychologues, sociologues, il réactualise la théorie de Hegel d’une construction et d’un progrès sociaux induits par le mécanisme de la lutte pour la reconnaissance, en “montrant” la réalité empirique de ce mécanisme. Il est très intéressant de penser, et de voir démontrer, le fait que c’est la reconnaissance personnelle du sujet dans le cercle familial, la “lutte” pour la reconnaissance de son intégrité physique et psychique, de son autonomie, qui fonde les autres stades de la lutte : c’est parce qu’il l’expérience de la confiance en soi que l’enfant peut développer plus aisément, plus tard, le respect et l’estime de soi. Et c’est aussi dans cette expérience personnelle qu’il puise la faculté de généraliser cette demande aux autres humains, au groupe social. Il n’y a pas de fatalité ou de prédestination morale, mais pas non plus une sèche lutte d’intérêts catégoriels qui ne seraient alors que relatifs, simples manifestations de rapports de pouvoirs à un instant donné de l’histoire : les individus luttent aussi pour des questions morales et symboliques, et ce d’autant plus fermement que ces questions sont relatives à une expérience intime.